"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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Invité
| Sujet: Neil vous salue Mer 09 Déc 2009, 02:22 | |
| ... ... ... ...The madman is not the man who has lost his reason. The madman is the man who has lost everything except his reason. ... ... ... ...... ... ... ...Gilbert Keith Chesterton
... ... ... ...Il était seul sous l’épaisse lumière jaune. La tête levée, il semblait absorbé par le léger mouvement de la bulle de verre. On aurait dit un enfant malade, terrifié, un drogué après injection en train d’halluciner. Les quatre murs qui l’encadraient étaient dissimulés sous une dense couche de photographies manifestement âgées et les rares ouvertures laissaient apparaitre une surface délavée qui témoignait d’une ancienne peinture rouge. On aurait dit le travail d’un fou, d’un maniaque qui avait réuni ici tous les fragments qu’il avait trouvé d’une œuvre d’autrui comme des trophées dans une collection. ... ... ... ...Après un moment proche de l’éternité, un léger clignotement finit par troubler les oscillations régulières de l’ampoule. L’homme leva fiévreusement ses bras et sentit aussitôt la fatigue infuser dans ses membres. Il resta ainsi un moment : assis sur le plancher, contemplant ces bras comme inconnus, nouveaux, qui trahissaient des muscles noueux. Ses mains étaient usées comme si elles avaient écrit des jours entiers sans s’interrompre et ses doigts si étroits qu’une simple plume semblait suffire à les briser. ... ... ... ...Enfin, le malade se décida à se mouvoir. Il se dressa péniblement sur ses deux jambes révélant sa haute, mais non large, stature, éclipsant une partie de la salle sous son ombre. La figure famélique aligna ses pas mollement jusqu’à pouvoir s’effondrer contre le mur le plus proche. L’homme prit le temps d’écarquiller les yeux à plusieurs reprises, comme pour se réveiller d’un sommeil profond. Après quoi, il commença à examiner une à une les photographies au mur ; leurs couleurs, si présentes, était déteintes et les agrafes avaient rouillés décorant chacune d’entre elles d’une petite tâche orange en leur sommet. La majeure partie d’entre elles représentaient des évènements communs comme des anniversaires, des fêtes ou des portraits d’amis. Il y avait un aspect dérangeant à voir toutes ces photos réunies en un seul lieu sous les yeux de cet homme quelque peu perdu, égaré. ... ... ... ...Ce dernier les passait en revue rapidement, mais quelque chose dérangeait son esprit, comme si un détail manquait. Soudain, il posa ses mains moites sur l’une d’entre elle et la détacha d’un geste brusque, peut-être trop violent pour des doigts si fins. Une jeune fille d’à peine vingt ans arborait un sourire complice à l’objectif. Elle tortillait sa robe légère sous un soleil d’été. Il contempla longuement les traits délicats de son visage. Il murmura un mot et ses lèvres s’étirèrent en une sourire niais avant de s’effacer aussi vite qu’il était apparu. ... ... ... ...Il jeta la photo sur le sol nu d’un geste désintéressé, proche du spasme et recommença sa fastidieuse analyse. L’air était lourd et humide et la lampe perdait en luminosité rendant la tâche plus harassante encore. Il examinait photo après photo en se dépêchant comme si le temps pressait, comme si il n’avait pas la possibilité de s’arrêter. Il devait remplir sa tâche imaginaire quoiqu’il arrive. L’homme était manifestement fou, sans quoi il n’aurait pas regardé plusieurs fois les mêmes images avec autant d’intérêt. ... ... ... ...Finalement, ses yeux grands ouverts s’arrêtèrent sur un petit portrait. Une nouvelle fois, il arracha l’image du mur et l’approcha à quelque centimètre à peine de son nez. Il se laissa choir sur le sol et se recroquevilla sur lui-même, cachant son trésor aux yeux de la pièce. ... ... ... ...Un homme d’une trentaine d’année se tenant droit et regardant fixement devant lui était cadré en son centre. Au milieu d’un visage marqué par la fatigue et le travail, deux yeux clairs surplombaient des cernes noirs qui flanquaient un nez étroit. Sous ce dernier, un ridicule appendice de sourire pointait au coin de sa bouche, seul preuve que le vivant l’habitait. Les fossettes marquées et la peau grise traduisait une santé précaire. L’arrière plan, bien que flou, laissait supposer que quelques blouses blanches se tenaient derrière lui. L’homme portait un cône à paillette et, devant lui, reposait un fin gâteau portant quelques mots en plastique : « Joyeux 23ème Anniversaire ». Dans le coin, une note manuscrite indiquait : « Neil »… Il se reconnut enfin…
[Version Finale v1.1]
Dernière édition par Neil le Jeu 10 Déc 2009, 23:00, édité 3 fois |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Neil vous salue Mer 09 Déc 2009, 22:27 | |
| Quel était cet homme vivant mort, quelle créature étrange reposait dans Nos mains? Chétive, et molle. Est-ce Nous qui l'avions fait? Venait-elle réellement de Nos entrailles? Avions-Nous dans Notre nuancier une aussi blafarde couleur que celle qui décorait sa peau? Pouvions-Nous engendrer une maladie palpable, qui marche peut-être sur deux pieds lorsque celle-ci se tient debout?
Terrés dans la matière et l'antimatière de la vitre sans teint, Nous Nous interrogions sur cette chose étalée, immobile, en Nous. Nous aimerions avancer un doigt pour la pousser, la sentir avec Notre pulpe, était-elle flasque? Était-elle chaude? La première condition est le retrait, et Nous Nous y tenions, non sans difficulté, Nos mains virtuelles appuyées au miroir. Il Nous faisait languir... Nous, son reflet, son ombre ardente.
Et puis il se lève et, toujours prêts à basculer tant Nous contraignons la porte masquée, Nous le dévorons de ses yeux. Quel affront de ne pas Nous regarder en face! Petit être fragile... Alors, dans la hâte, Nous Nous enflammons, Nous emportons le décor dans des gerbes incandescentes, Nous brûlons tout. Nos lèvres pressées embras(s)ent la vitre, taillant à même la matière la précieuse clef qui tombe à terre. Il est temps de t'écorcher, voir ce que tu Nous cache sous ces cellules grises. Et Nous y prendrons du plaisir...La porte donnant sur la salle noire peut apparaitre enfin, viens à Nous... |
| | | Invité
| Sujet: Neil vous salue une nouvelle fois Mer 09 Déc 2009, 23:25 | |
| ... ... ... ...L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûr d’eux et les gens sensés pleins de doutes. ... ... ... ...... ... ... ...Bertrand Russel
... ... ... ...À cet instant, l’ampoule implosa dans un « pop » ridicule et ses débris percutèrent le sol avec un bruit cristallin emballant la pièce d’une nuit profonde. Neil, surpris, se retourna brusquement et par mégarde, offrit son talon nu au verre tranchant. Dans une plainte silencieuse, il tomba à terre, un bruit mat. Bien que ses membres lui fassent mal, il n’osa pas bouger. Quelque chose l’avait dérangé, une respiration, une présence, mais son propre souffle apeuré l’empêchait d’écouter son environnement. Il le retint. L’air de la pièce semblait s’être renouvelé et l’impression d’étouffement qui le faisait suffoquer quelques instants plus tôt avait disparu. Malgré tous ses efforts, il n’entendit rien. ... ... ... ...Le silence n’avait repris ses terribles droits que depuis un court moment quand Neil le rompit : ... ... ... ...-Qui est là ? demanda-t-il d’une voix froide, mais toutefois vacillante. ... ... ... ...-Moi, répondit une voix neutre. ... ... ... ...Il n’arrivait pas déterminer le sexe, ni un quelconque autre attribut de son auteur. ... ... ... ...-Que voulez-vous ? se permit-il d’ajouter. ... ... ... ...-Savoir… ... ... ... ...Cet étranger l’inquiétait… En fait, il ne comprenait pas d’où il venait. Quelque minute plus tôt, il avait clairement vu la pièce où il se trouvait et elle ne comportait aucune entrée, aucune issue… Mais comment était-il entré, lui ? Est-ce que ses drogues lui avaient à ce point éloigné de la réalité ? Il ne comprenait pas, ca l’intriguait. ... ... ... ...-D’où venez vous ? Comment êtes vous parvenu ici ? lança-t-il sur un ton sûr. ... ... ... ...-Qui es-tu ? ... ... ... ...La réplique le pris de court. Non seulement il n’avait pas de réponse, mais l’inconnu le tutoyais, chose à laquelle il n’était que peu habituer. Son dégout de la bêtise humaine et son perfectionnisme exacerbé ne lui offrait pas de contact facile. Il n’était pas timide, on ne l’appréciait simplement pas et le gardait à distance. Et là, un type qu’il n’avait jamais entendu le tutoyait. ... ... ... ...-Que me voulez-vous ? repartit-il. ... ... ... ...-Je souhaite te connaitre et te briser. ... ... ... ...Cette série de courtes piques sans queue ni tête commençaient à l’agacer. D’autant plus que son colocataire l’avait une nouvelle fois tutoyé. Il constata que ce dernier ne faisait que répondre et laissait le silence s’installer entre chaque échange. N’en tenant plus, Neil se redressa et se mit boiter dans la pièce en brassant l’air de manière stupide en espérant attraper son interlocuteur. En fin de compte, il marcha à sur un nouveau morceau de verre qui se ficha encore plus profondément dans sa chair que le précédent, le forçant à s’adosser contre un mur pour éviter d’empirer sa situation. ... ... ... ...-Es-tu satisfait ? attaqua la voix nasillarde d’un ton sarcastique. ... ... ... ...Il se devait d’arrêter de prendre ses cachets, il en voyait l’effet songea-t-il. Il avait toujours été perçu comme un modèle de perfection. Ses études l’avaient amené à collaborer avec d’éminents scientifiques et il avait reçu nombre de distinctions dans un grand nombre de domaines, plus qu’il n’en faut pour satisfaire aux prérequis de génie. Il était admiré, envié, mais insatisfait. ... ... ... ...La première fille qu’il avait invité à sortir ne s’était donné la peine de venir, ni même d’excuser son absence. Sa seconde tentative l’avait mené à décrire les équations régissant le déplacement d’un photon au voisinage d’un polariton et quand son amie, après une heure d’explications, lui annonça que cela ne l’intéressait pas, il s’était senti profondément stupide. Leur relation ne s’était cependant pas finie si tôt et… ... ... ... ...-Te voilà bien silencieux… ... ... ... ...Il l’avait presque oublié, celui-là. ... ... ... ...-Mais que me voulez vous à la fin ? Où êtes-vous ? Montrez-vous ! lâcha-t-il exaspéré. ... ... ... ...-Je suis là, face à toi ! ... ... ... ...Neil se jeta en avant dans l’espoir de saisir le fantôme : il s’écrasa de tout son long sur les derniers débris de verre qui jonchaient le centre de la pièce. ... ... ... ...-Tu es pitoyable, risible, heureusement que l’obscurité te cache tes propres bêtises, sans quoi tu te serais déjà suicider, tança l’étrange personnage avec le même mépris que Neil aurait utilisé pour qualifier les foules et les masses populaires. ... ... ... ...Il n’était pas dans ses habitudes d’agir sans une réflexion préalable. Il avait honte de son emportement soudain. ... ... ... ...-Est-tu heureux, Neil ? ... ... ... ...-Oui ! défia-t-il bêtement ! ... ... ... ...-Ah, voilà une bien bonne nouvelle de ta part… ... ... ... ...Il avait échoué, il était entré dans le jeu de ce marionnettiste dérangé. Ce dernier avait joué de manière précise et fourbe comme son rang de manipulateur l’exigeait. Il avait tapé aux justes cibles et savait pertinemment ce que sa victime pensait et les conséquences de chacune de ses attaques. ... ... ... ...-Il me faut de la lumière, murmura Neil pour lui-même, égaré. ... ... ... ...-De la lumière ? Tu en auras suffisamment d’ici peu, mais laisse moi t’en apporter d’un autre type. Tu ne peux pas échapper à ce combat, si tu ne le résous pas ici, en bas sera ton arène. Vaincre ou mourir, tu n’as pas vraiment le choix ! Je te… ... ... ... ...-Que comptes-tu donc faire ? M’effrayer ? interrompit Neil. ... ... ... ...Il avait reprit le contrôle de ses esprits et sa réplique était arrivée cassante, brutale et glacée, comme il avait l’habitude parler, sans toutefois réussir à parfaitement dissimuler son hésitation. Ses mots étaient choisis avec soin et aucun n’offrait aucuns refuges. ... ... ... ...-Tu n’as pas l’air de… ... ... ... ...-Comprendre ? C’est tout ce que je sais faire et un olibrius de votre genre ne saurait remettre en cause cela, reprit-il. À présent, il se tenait debout, droit, au centre de la pièce, malgré la douleur plantée dans ses pieds. Quant à ton combat, je ne fuirais pas contre plus sot que moi. Tu as frappé trop tôt. Tu n’as pas su mesurer tes actions et te voilà défait, continua-t-il d’un ton plus ferme. ... ... ... ...-Mais est-ce vraiment moi ton adversaire ? tenta l’inconnu une nouvelle fois. Tu te targue de comprendre, mais sans savoir, c’est inutile, tu le sais justement. ... ... ... ...-Dans tous les cas vous jouiez l’agresseur il est donc juste que vous chutiez. Et quant au savoir, vous ne pouvez que difficilement vous permettre une telle remarque après que vous l’ayez vous-même souhaité de ma part. ... ... ... ...-Je connais tout de toi, Wright ! lâcha la voix sur un ton cachant avec peine une frustration justifiée. ... ... ... ...-Oublie-moi, tu n’arriveras à rien. Tu t’es trahi trop tôt et je t’ai démasqué trop brutalement pour que tu puisses revenir dans l’arène. Tu souhaitais me connaitre et anéantir ma volonté… C’était possible. ... ... ... ...-Qu’en sais-tu ? Tu parais bien sûr de toi alors que le doute est plus que préconisé pour toute réflexion digne de ce nom, repris l’étranger plus calmement. ... ... ... ...-Il ne s’agit pas là de réfléchir, mais de convaincre et vaincre. Il n’est plus permis l’erreur et seul le juste pari mène à ne plus mot savoir dire chez l’ennemi, dit-il à la manière d’un professeur qui éclaire un élève niais. ... ... ... ...Il doutait, c’était vrai. Il le cachait. Est-ce qu’il avait agis justement ? Est-ce que ses arguments étaient suffisamment solides ? Il avait choisi d’agir et tenter une solution simple, démolir le propos adverse jusqu’au bout et sans ménagement. Il ne savait pas si sa stratégie allait payer, d’autant plus que les attaques de l’étranger s’étaient révélées particulièrement ciblées, retorses et efficaces sur ses défenses. Ce dernier s’était d’ailleurs tu et il régnait dans la pièce un silence froid. ... ... ... ...-Aurais-tu perdu ta langue, auparavant si agitée ? Elle doit sûrement trainer dans un coin de la pièce, cachée et honteuse de ses propos sans valeurs. Éclaire cette pièce et je pourrai t’aider à la retrouver… Mais peut-être préfères-tu que cela soit ainsi. ... ... ... ...Neil était de nature froide et objective. Il ne laissait pas ses sentiments interagir avec ses réflexions, chacun fonctionnaient dans des parties distinctes de son cerveau, sans interactions possibles. Cela ne l’empêchait pas d’aimer, mais jamais lors d’une analyse ou un travail. ... ... ... ...-Tiens, la lumière souhaitée, la lumière promise, tu l’auras voulu, mais ton combat se finira donc là-bas ! finit par envoyer la voix, agacée. ... ... ... ...L’air s’électrifia soudain et de là où se pendait précédemment l’ampoule une lueur apparut. Elle grandit en intensité de manière exponentielle ne révélant la pièce qu’une fraction de seconde avant de contraindre Neil de fermer les yeux. Durant ce bref instant, il eut tout juste eu le temps de noter une sombre et énigmatique silhouette en face de lui. Malheureusement, la lumière devint vite insupportable et il finit par se retourner et se recroqueviller sur lui-même pour protéger ses yeux.
[Note: le texte peut ne pas traiter le sujet demandé de manière complète et pertinente. Cependant, le texte prévu pour la salle blanche est déjà prêt et inclus des éléments qui parachevent celui ci-dessus. Notez que cette version brouillon ne changera que très peu et peut donc être consideré pour sa validation... ou son refus.] [Version brouillon v1.0]
Dernière édition par Neil le Ven 25 Déc 2009, 04:02, édité 1 fois |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Neil vous salue Jeu 10 Déc 2009, 21:19 | |
| [Je note, monsieur le professeur... Mais ces "/*PRENOM+NOM*/" n'auraient-ils pas tout de même besoin d'un petit réglage?] Dans l'ombre Nous regardons.
Quelle façon étrange de ne pas tenir debout... Il défi tout ce qui n'existe pas mais se plie à la gravité. Dans cette pièce il est son propre bourreau, Nous ne jugeons pas, Nous n'intervenons pas. Cependant enfin, Nous pouvons l'effleurer. Son âme est à Notre portée, comme des lames de dix dans un geste habile, Nous le découpons, Nous le pelons, Nous lui donnons des outils. Nous lui créons des failles. Mais c'est lui qui mène son purgatoire.
Il est la chatouille et la main qui gratte. Il est la mouche et le journal enroulé. Il est la question et la réponse. Nous ne sommes que le lien. Les récepteurs à ses sens, les neurones, cheminant entre ses perceptions et ses réflexions. Nous sommes la myéline qui accélère le processus. Nous pouvons être en retard, mais avec de l'huile la rouille grince moins...
Il se démène dans la proprioception de son Moi. Nous vous-long l'aider à se dé-couvrir. Dans une invitation à quitter son manteau de réflexions, nous soufflons la clef à ses pieds. Le noir se laisse chasser par la lumière, éclipsé de rayons blancs aveuglant. Dans un bruit apaisant, de l'eau tiède s'infiltre par tous les pores du lieu, tourbillonnant un instant aux pieds meurtris de la créature. Puis elle est s'arrête plane. Pas pour longtemps...
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| | | Invité
| Sujet: Re: Neil vous salue Jeu 10 Déc 2009, 21:52 | |
| ... ... ... ...Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. ... ... ... ...... ... ... ...Albert Einstein
... ... ... ...Neil bougea légèrement sa jambe. Un léger clapotis lui répondit. Il entrouvrit les yeux et découvrit sous ses pieds des galets blancs. Il se redressa et observa son nouvel environnement. Loin de la chambre exigüe ou de l’oppressante obscurité, cette fois-ci, environ vingt centimètres d’eau clair recouvraient les galets qui s’étendait jusqu’à l’horizon. Le ciel était lumineux, presque blanc et sans nuages apparents malgré la légère brise. Il se tenait là, au milieu de cet espace vierge comme un intrus. Ses cheveux en bataille, son visage, sa chemise froissée et humide et son pantalon râpé n’avaient pas leur place dans cette univers pur et uniforme. ... ... ... ...Il se retourna et le même paysage désolé s’offrait à lui. Il s’assit et retourna ses pieds pour soigner ses blessures. Toutefois, par un heureux mystère, ceux-ci étaient intacts. En levant la tête il pu observer les rides sur l’eau immobile se propager. Il se remémorait ses anciens enseignements basiques, ces ondes sinusoïdales décrites par les lois du mouvement oscillatoire harmonique. Il se rappela avoir été particulièrement brillant aux examens les concernant. ... ... ... ...Enfin sorti de toutes perturbations, il ferma les yeux et prit le temps de revenir sur les récents événements. Comme bien souvent, il ne restait de ses actes sous drogue que des souvenirs diffus et effacés. Il se rappelait toutefois de ces deux photos qu’il avait vu, ces deux visages familiers. De l’obscurité, il ne lui restait cependant plus qu’un sentiment de honte, d’échec, celui qu’il le déteste tant. Cela lui paraissait illogique, insensé… qu’importe. ... ... ... ...Un objet heurta son mollet. Un nouveau paysage s’offrait à ses yeux maintenant. Des photos flottaient à perte de vue sur la surface de l’eau qui avait troqué sa belle teinte bleutée pour un orange rouille ; le ciel, lui, était resté inchangé. On ne voyait plus les galets blancs. Neil se leva. Les photographies n’avaient pas changé, il s’agissait des mêmes qu’il avait plus tôt regardé avec d’autres yeux. ... ... ... ...Encore une fois, le cours des choses n’offrait aucune grippe aux principes physiques qu’il affectionnait tant. Son esprit dégagé il regardait les photos qui l’entouraient. Les photos de son enfance ne l’intéressaient pas, cette période d’ignorance : il la méprisait. Il avait été un enfant comme les autres, était allé à l’école comme les autres, avait aimé ses parents comme les autres, mais n’était pas comme eux, ne voulait pas l’être. Il n’avait jamais eu de problèmes tout au long de sa scolarité et ses notes étaient largement au-dessus du niveau médian. ... ... ... ...Puis il aperçut une photo d’identité, celle qu’il avait du faire avant d’entamer son entrainement chez les forces armées en vue de son mandat EBCP45-P-WP09 (soit « Etude Biologique de Cobaye en Phase 45 du Programme Wyrhkïnis Purpureus 09). Neil n’aimait pas la biologie, ni la chimie d’ailleurs. Il n’y voyait là que des études des effets généraux de la physique. Oui, il n’y avait véritablement que la physique qui comptait, et les mathématiques. Il avait décidé de rejoindre cette étude plutôt pour l’objet morale qu’elle représentait. Il était censé décrire le comportement d’un cobaye pendant plusieurs moi, pour voir si la greffe qui lui était destinée avait réussi, lui avait-on dit. Il semblait que cela permettrait de guérir un nombre important de patient de diverses maladies. Il avait alors dû suivre la totalité des préparatifs où toutes les informations nécessaires à une telle opération lui avaient été fournies et avait suivi un entrainement parmi les meilleures troupes armées pour parer à toute éventualité…
... ... ... ...-Crevette, montre moi un salut digne des deux couilles qui pendouillent dans ton froc, lui avait gentiment fait observer le sergent responsable de son entrainement, le premier jour. ... ... ... ...Il resserra avec hâte ses jambes, cabra son dos le plus droit possible et rigidifia encore plus ses membres pour satisfaire aux exigences du militaire. Celui-ci en avait profité pour lui exposer le reste du dictionnaire des insultes. ... ... ... ...-Je t’ai pas dit de te déguiser en pédé ! J’t’ai demandé un salut, mon p’tit poussin ! ... ... ... ...Neil s’ajusta du mieux qu’il pu et pria pour que cela suffise. ... ... ... ...-Bien, on va commencer par le parcoure que vos adorables petits culs poilus préfèrent les gars, le parcoure E, comme enfer, poursuivit le charmant bonhomme… go ! ... ... ... ...La troupe dans laquelle Neil avait été incorporé pour ses quelques mois s’était alors mis à sprinter, le sac de vingt kilogrammes sur le dos, vers le mur en face d’eux et l’enjambèrent après un unique saut. Lui, il était resté là, son sac encore à terre, comme un imbécile espérant qu’une échelle apparaisse du néant. Autant dire que son aimable compagnon qui était resté lui fit quelques remarques…Tas de merde… Quadrisomique de première classe… ... ... ... ...-Bah tiens, le petit bleu a besoin de sa maman ? Aller, fout ton putain de sac sur les allumettes que t’appelle épaules ou je m’en vais te foutre la crosse de mon flingue si profond dans ton cul que tu recracheras ton repas de midi par les narines, petite bite, beugla le sergent pourtant à moins d’un demi mètre, fidèle à ses fines allusions de l’anatomie humaine. ... ... ... ...Il s’exécuta le plus vite qu’il put et s’élança tant bien que mal vers le mur. Il sauta, s’accrocha du bout des doigts à son sommet et tenta de se hisser sans grand succès… jusqu’à ce qu’une botte vienne percuter son derrière suffisamment fort pour qu’il fasse on bond de trois mètres, au moins. ... ... ... ...Comme si cela ne suffisait pas, il retomba cinq mètres en contrebas dans un bassin rempli d’eau saumâtre, dans laquelle il finit par abandonner son matériel pour se réfugier grelottant sur le rivage. La suite, il essayait de l’oublier. Il s’agissait sûrement là du souvenir le plus marquant de sa préparation.
... ... ... ...Aux côtés de cette photographie évocatrice, une photo plus banale, d’un groupe d’étudiant affalé dans un canapé et surpris par le flash de l’appareil, horreur de la photographie moderne. Neil n’était pas présent sur cette image, il avait cependant été présent à cette fête. Elle avait été organisée par un des membres de sa classe, qui avait obtenu son diplôme grâce à une thèse « bonne ». Neil, lui, avait obtenu la mention « excellent » à son travail du domaine de la physique quantique. C’est d’ailleurs durant cette fête qu’il avait rencontré Lucie, une très jolie fille qu’il ne revit malheureusement pas.
... ... ... ...-Alors comme ça, on m’a dit que tu avais obtenu un excellent, aborda la jeune étudiante avec un élégant sourire et une coupe de champagne encore pleine. ... ... ... ...-C’est exact, répondit-il sur un ton froid et ferme, comme à son habitude. ... ... ... ...Il tourna la tête et découvrit sa ravissante interlocutrice. ... ... ... ...-Salut, je m’appelle Lucie. ... ... ... ...-Je suis Neil… et toi ? Tu as aussi fait une thèse ou quelque chose… reprit-il nettement moins sûr de lui. ... ... ... ...-Nan, j’ai été invité par Stéphane, je ne suis pas des études de physique, j’ai lâché ça dès que possible. C’est d’autant mieux pour la planète ou vous découvririez que les pommes sont plus lourdes que l’air, répliqua-t-elle pleine d’entrain. Moi, je fais des études de dessin et il me reste encore un an avant d’avoir à rendre un travail comme le vôtre. ... ... ... ...-Ah… Et tu fais quoi exactement en art, demanda Neil plus intéressé par ses yeux vert et sa bouche joliment dessinée que les arts graphiques. ... ... ... ...-En fait, je suis en plein stage sur l’anatomie de la main, car c’est… ... ... ... ...Ses lèvres étaient fines et on devinait une petite proéminence au milieu de sa la supérieure. Ses deux yeux étaient de vrais bijoux émeraude à eux seuls. Pour compléter le tableau sa voix était belle et elle ne semblait pas inintelligente. Neil regardait ses agréables expressions en souriant quand elle finit : ... ... ... ...-… et puis là, j’ai décidé d’apprendre à dessiner des bandes dessinée. En plus, je ne suis pas mauvaise selon le prof. ... ... ... ...-C’est cool, répondit-il. Il avait répondu stupidement, il en avait conscience. C’est pourquoi, il décida de ressaisir et chassa toute pensée parasite de son esprit reprenant une attitude plus neutre, mais moins amicale. ... ... ... ...-Et toi, tu fais quoi dans ton truc quantique ? Je te préviens tout de suite, vas pas trop loin dans tes explications ou je ne comprendrais que dalle. ... ... ... ...Elle venait de lui sauver la vie, autrement il n’aurait eu aucune autre idée que de la fixer bêtement. Neil avait condensé ses études de physique en quelques misérables petites phrases généralistes sans grand intérêt pour une artiste comme Lucie. Pas étonnant qu’elle ait préférée ses amies aux froides équations de la théorie quantique de champs. Neil avait ce don d’offrir une conversation de pointe et où les sentiments non pas leur place, si on peut appeler ca un don.
... ... ... ...Songeur, Neil fixa encore un moment le visage de ses amis brandissant leur chope à l’objectif avant de commencer à marcher parmi toute cette paperasse flottante. Il aperçût nombre d’évènement qu’il considérait comme insignifiants dans sa vie. Il vit aussi ses parents à plusieurs âges différents. Il les aimait beaucoup ses parents. Ces deux petits êtres bienveillants qui l’avaient toujours supporté, qui avaient toujours voulu l’aider même si il ne s’agissait que de lui faire un thé. Cependant, malgré toute l’affection qu’il leur offre, il les considérant plus comme des handicaps qu’un avantage. Aucun parent, pensait-il, n’est utile très longtemps à son enfant. Rapidement, ils se retrouvent incapables de satisfaire la soif de leur progéniture et enferme leur esprit dans des carcans de fer qu’il faudra des décennies d’efforts pour briser.
... ... ... ...-Mais nan, regarde, t’as oublié un plus, là ! fit remarquer Neil à son voisin de bureau. ... ... ... ...-Euh… attends… ouais, t’as raison, admit ce dernier. ... ... ... ...En effet, entre une multiplication et une addition, le résultat était complètement différent. Neil s’ennuyait en cours et dessinais dans son agenda comme une large partie de la classe. Ce cours était particulièrement ennuyant, car il ne s’agissait que de révision. Le professeur en était à prouver l’équation de Schrödinger : une horreur à dériver. ... ... ... ...-Tu dessine quoi ? ... ... ... ...-Un imbécile. ... ... ... ...-Ca ressemble plus à un miroir. ... ... ... ...-De ton point de vue, oui. ... ... ... ...-Je t’emmerde. ... ... ... ...Dorian se retourna et fit semblant d’écouter le prof durant le reste du cours.
... ... ... ...Neil détestait aussi les masses, la foule. Cette organisme composé qui n’écoute jamais la raison, mais que l’impulsion. Ce liquide qui rempli tout les récipients qu’ont lui impose et qui se laisse guider par les issues les plus basses qu’on lui offre. Il ne faisait pas que haïr, cette aberration, il la méprisait de tout son être, il ne la supportait pas. Et quand, par erreur, il se retrouvait confronté à elle, elle ne faisait qu’attiser ses convictions déjà bien ancrées. ... ... ... ...Après quelque mètres, il recroisa le séduisant sergent à moitié caché par la photo de mariage de ses parents. Il n’avait pas besoin du reste, il la connaissait assez.
... ... ... ...-Eh ben, couille d’hamster, voyons voir comment tu te démerdes avec ce putain de flingue. Regarde, à moins que tu ne veuille décorer ta gueule de tarlouze de vomi de poule, braque Barbara dans la direction de Bill, là-bas cria le sergent en pointant un employé. ... ... ... ...-Hey, attend que je me tire de la cible, connard ! vociféra le pauvre Bill. ... ... ... ...-Ouais, c’est ça ! C’est pas tout les jours noël ! Bouge tes miches de là ou il faudra que tu t’en rachète, lui répliqua le soldat en vidant son arme au ciel, histoire qu’il soit clairement entendu. ... ... ... ...Bill finit de fixer la cible et détala plus vite que les forces spéciales vers sa cabine blindée. Une fois confortablement assis à l’intérieur de celle-ci, il activa les feux à chaque poste pour autoriser les tirs. Aussitôt, Neil découvrit comment faire plus de bruit que le sergent. La trentaine de fusil, sans aucun ajouts furtifs pour le moment, qui équipait l’escouade de choc ouvrir le feu pulvérisant littéralement le point rouge au centre de chaque cible, distante de trois cent mètres. Comme d’habitude, seul lui était resté immobile. ... ... ... ...-Mais il a besoin d’ordres spéciaux notre enculé favori ! Allez tires, gueule de fion ou je te fourre le bide de merde ! T’as compris, bite de canard ? hurla le délicat monsieur, sur le point de voir ses poumons lui sortir de la bouche. ... ... ... ...Neil n’osa pas répondre, il se contenta d’obéir. Il tira une fois, deux fois, trois fois… Il vida le chargeur. Et là, à son grand étonnement, le sergent se tu, quelque seconde tout au moins, avant de reprendre. ... ... ... ...-Non, mais grand dieu, c’est qu’il a des yeux, le petit con ! T’es trop habitué à admirer le gland de ton enculé de compagnon ou quoi ? gueula le sergent si fort que ses veines faciales auraient dû exploser. Il s’agissait, là, du premier compliment de la part du sergent.
... ... ... ...Il continua son exploration et regarda encore nombre de photos, laissant divaguer son esprit par ci et par là. Il aperçût sa photo devant le gâteau de son vingt-troisième anniversaire. C’était il y relativement peu de temps ; il n’avait pas beaucoup changé depuis. Il avait accompli sa carrière en si peu de temps qu’il n’avait pas eu suffisamment de temps pour apprécier chaque âge à sa juste valeur.
... ... ... ...-Bonne anniversaire Neil ! dirent en cœur ses collègues de travail. ... ... ... ...Récemment, il avait accepté un contrat de cinq ans pour une société sous mandats gouvernementaux qui opérait dans sur une île, Lan Rei, loin du continent. Il ne savait même pas exactement dans quel but il travaillait. On lui donnait un problème relié à la physique et il s’arrangeait pour le résoudre en un court laps de temps. Le dernier en date était la miniaturisation d’un accélérateur à particule qui relevait plutôt du travail d’ingénieur que du physicien. Toutefois quelques éléments le dérangeaient, comme le caractère hermétique de ses supérieurs et de certain de ses collègues ou le fait qu’on lui ait implanté une puce pour le retrouver. Heureusement, pour compenser cela, il était relativement bien payé et il pouvait rédiger sa thèse de doctorat dans des conditions optimales, avec des installations avancées. Cet anniversaire ne lui plaisait pas. Malgré des collègues amicaux et motivé, il avait grandi en lui un mal de vivre depuis quelque année qui ne saurait disparaitre si rapidement. ... ... ... ...Il souffla ses vingt-trois bougies en une fois et fut applaudi par tous ses compagnons. Sa collaboratrice, Liliane, lui saisit l’épaule et lui glissa un chaleureux « bonne anniversaire » dans l’oreille. Liliane avait toujours été très gentille avec lui. Elle était intelligente, même brillante et un peu plus âgée que lui. Elle travaillait avec lui depuis son arrivée dans une petite section d’une quinzaine de personnes. Ils étaient les plus jeunes du groupe avec une marge conséquente et étaient par conséquent légèrement à l’écart. ... ... ... ...Charles, le chef de groupe, attira l’attention du petit comité pour faire un bref discours. ... ... ... ...-Wright, vingt-trois ans déjà ! J’ai le double et pourtant, tu talonne mon niveau de peu. Je suis fier de te compter parmi nous ! dit-il simplement, et il leva son verre en ajoutant, que ta vingt quatrième année soit meilleure encore ! À Wright ! Et il but une grande gorgée dans sa coupe. ... ... ... ...Neil esquissa un léger sourire en signe de remerciement. Il regardait tous ces scientifiques, presque exclusivement des hommes à l’exception de Liliane, Catherine et la responsable de section qui avait accepté de se joindre à la petite fête. Il y avait quelque chose d’étrange, de triste à voir toutes ces personnes réunies ici sous la lumière crue des néons. Par la baie vitrée qui bordait une des faces de la salle on pouvait voir le jardin désert qui était disponible lors des pauses avec ses plantes bien entretenue et ses bancs blancs. ... ... ... ...Pendant que les traditionnel groupes d’amis se reformaient pour reprendre leur discussion là ou ils les avaient laissées, Neil se rempli un verre de champagne. Puis, il se rendit vers la paroi vitrée pour admirer la vue. Le centre de recherche en physique était construit sur le flanc d’une petite montagne et, depuis cette salle, on pouvait observer la totalité des installations et la forêt vierge qui s’étendait au delà, coupé par une étroite route, seul accès à l’extérieur. On voyait clairement les anciens bâtiments toujours en activité, plus en aval qui contrastait avec leur architecture plus anciennes, mais néanmoins élégante. Le ciel nuageux offrait une lumière blanche et uniforme au paysage. ... ... ... ...Deux blouses blanches traversèrent le jardin, discutant de manière agitée d’un sujet silencieux. ... ... ... ...-Tu es prêt à partir pour le WP09 ? Neil avala une gorgée et se tourna vers Liliane. ... ... ... ...-Oui, je pense… ... ... ... ...-Neil… J’ai l’impression que quelque chose te dérange. ... ... ... ...Il détourna son regard vers le panorama glacé. ... ... ... ...-Je pense au type dont je serai responsable. Ce gars livré aux mains inconscientes des ... ... ... ...-Je… ... ... ... ...-Oublie cela, dit-il en lui adressant un faible sourire. ... ... ... ...Il s’éloigna d’elle, là laissant seul avec le paysage. Il n’avait pas été très poli, il la savait, mais il ne voulait pas l’être en ce moment, un stupide caprice. Il s’excusera plus tard. Il rejoignit un groupe qui débattait sur la qualité des finitions des nouvelles blouses.
... ... ... ...Neil chassa vite ce souvenir de sa tête. Il n’appréciait pas particulièrement cet événement, même si la photo était punaisée à côté de son bureau. Enfin, la « vraie » photo et non celle qui flottait la surface de l’eau. Il continua un moment et, fatigué, s’allongea à dans l’eau juste pas assez profonde pour l’empêcher de respirer. Il prit quelque galet qu’il empila pour se faire un repose-tête. Au hasard, il prit dans sa main une photo. Un portrait avait été pris dans des conditions plutôt défavorables. Il s’agissait d’une petite cour, banale, encadrée par des immeubles dont les façades étaient tapissées de cordes à linges et d’habit en train de sécher.
... ... ... ...-Quarante ! ... ... ... ...-Septante ! ... ... ... ...-Cinquante ? ... ... ... ...-…Bon, ca ira pour cette fois, cinquante parce-que je te connais, mais la prochaine fois, ca sera les nonante prévu, tu sais que j’ai besoin de cet argent, dit le plus grand des deux hommes. Le petit, proche du mètre nonante sortit le billet de cinquante prévu et le tendit à son compagnon en jetant un coup d’œil inquiet autour de lui. Après que la patte de grizzli ait récupéré son dû, elle lui déposa six comprimés en capsule dans sa paume. ... ... ... ...-Merci. ... ... ... ...-Ravi de faire des affaires avec toi, Neil. ... ... ... ...Neil fourra rapidement sa marchandise dans sa poche et quitta le mastodonte. Il rentra chez lui, un petit studio en périphérie de la ville simplement meublé d’un lit, une bibliothèque et un bureau. Il s’allongea sur le lit et avala un des comprimés. ... ... ... ...Ses pupilles se dilatèrent et laissèrent place au monde de l’imaginaire et du fantastique. Sa respiration s’accéléra puis s’arrêta brusquement. Il tenta de se relever, mais tomba du lit, entrainant sa lampe de chevet qui se brisa sur son crâne. Son rire laissa vite place à une lamentation ridicule. Neil se retourna pour embrasser le plancher. Et puis plus rien. Il était là, allonger et ne bougeait plus, immobile comme un mort, un large sourire aux lèvres, bavant sur le sol. ... ... ... ...Une heure plus tard, il se réveilla pantelant, le pantalon mouillé et un mal de crâne insupportable. Il s’assit sur son lit et se massa le crâne. La pièce tournait devant ses yeux, mais il réussi tout de même à mettre la main devant la bouche : il vomit et décora son visage de l’élégant liquide. ... ... ... ...-Mais merde, jura-t-il avant de se mettre à pleurer. ... ... ... ...Il chialait, le pitoyable gamin de vingt et un ans. Il se leva, tomba et se releva et fit quelques pas en direction de l’évier de la cuisine. Il calma ses larmes et se rinça le visage. Puis, il pris son appareil photo et photographia sans raison particulière la vue depuis sa fenêtre de la cour de l’immeuble.
... ... ... ...Il fallait qu’il arrête, et pas seulement ces cachets. Il prenait également deux autres substances qu’il devait s’injecter à l’aide d’une seringue. Ces dernières, il en prenait moins, mais il en avait tout autant besoin. C’était plus cher et moins pratique, mais au moins cent fois plus efficace, plus fort. Il avait commencé à vingt ans. ... ... ... ...Il ne se rappelait plus exactement pourquoi il avait commencé à en prendre. Il avait largement accru sa dépendance à ces produits lors de l’écriture de sa première thèse, ça il le savait. Mais la première fois, et surtout pourquoi. Ça, il n’en avait aucune idée. Il en prenait, c’est tout. ... ... ... ...Il jeta la photo à l’eau et ses pensées avec et choisi une autre image aléatoirement : La jeune fille au sourire complice. C’était sa dernière petite amie en date. Il l’aimait ; sa relation n’était pas allée très loin, il était parti sur cet archipel. Après sa mission, il aura un congé de trois semaines sur le continent. Il pourra la revoir. Il avait faite cette photo une semaine avant son départ, dans le parc. Il se rappela la soirée qui suivit, sur les quais. Et puis ils étaient rentrés. Elle avait un petit appartement au troisième étage d’un immeuble au centre ville et finissait ses études de photographie.
... ... ... ...-Alors là, je ne sais pas quoi te répondre. Si je sais la description mathématique de la profondeur de champs ? Mais je n’en ai rien à foutre ! dit-elle pendant qu’elle se depuis sa balançoire, tu sais, ton problème c’est de toujours vouloir tout expliquer. Je ne dis pas que c’est impossible, je dis juste que cela n’est pas nécessaire. ... ... ... ...Elle n’avait pas tort et il le savait. ... ... ... ...-… ... ... ... ...-Ne commence pas à me casser les pieds à cause da ça ! ... ... ... ...-Ne t’inquiète pas, répondit-il en réglant l’appareil photo. ... ... ... ...-Tu fais quoi là, hein ? demanda-t-elle de bonne humeur. ... ... ... ...-Une photo ! ... ... ... ...L’agréable cliquetis du reflex confirma ses dires. Elle sauta aussitôt de son perchoir et s’approcha vers Neil. ... ... ... ...-J’étais comment ? s’enquit-elle. ... ... ... ...-En robe d’été, répliqua-t-il sur un ton sec. ... ... ... ...-Je ne comprends pas pourquoi je t’aime franchement. ... ... ... ...Il ne répondit pas, lui fis signe de continuer. Ils passèrent le reste de l’après-midi à flâner dans le parc et ses alentours. En fin d’après-midi, elle alla dans son établissement pour développer les films tandis qu’il rédigeait sa thèse chez elle. Elle revint en début de soirée. ... ... ... ...-Alors, tu ne t’ennuie pas trop avec tes particules ? demanda-t-elle. ... ... ... ...-Non. ... ... ... ...Elle s’approcha dans son dos et lui glissa le paquet de photo fraichement tiré sous les yeux. Il finit sa phrase à l’aveugle et pris ce qui lui était proposé. ... ... ... ...-Voyons voir ce que nous avons là. Celle là est pas mal… je n’aime pas trop l’angle, là… ... ... ... ...Elle, elle avait oublié les photos. Elle était appuyée sur ses épaules et l’observait en train d’analyser son travail. Elle l’aimait, mais ne savais pas exactement pourquoi. Il n’était ni affectueux, ni drôle, ni particulièrement agréable à vivre. ... ... ... ...-Oh, elle est cool, celle-là, non ? ... ... ... ...Il lui tendait la photo prise cet après-midi dans le parc. ... ... ... ...-En effet… ... ... ... ...Peut-être était-ce le fait qu’il n’était pas compliqué. Il était même plutôt simple et même fiable. Il ne commettait pas d’erreur, ou rarement. Il ne demandait pas de superflu et était cohérant dans ses idées. Un baiser au creux de son cou la tira de ses pensées et lui effaça tous ses doutes.
... ... ... ...Ca faisait un moment qu’il trainait dans cette flotte et Neil en avait… marre. Il ne comptait pas finir ses jours ici, tout de même. Il accéléra le pas pour atteindre une hypothétique fin du monde… Il continuait à marcher, parfois courait, mais bien vite s’arrêtait. Il marchait. Mais l’horizon était toujours la même distance et les photos toujours aussi abondantes. Cette clarté auparavant apaisante fatiguait ses yeux et ses jambes, à force d’être sollicitées, lui faisaient mal. Peu à peu ses forces s’amenuisaient, pas la lumière ambiante. ... ... ... ...Il finit par tomber, bêtement. Trop fatigué, il n’eu pas le reflexe d’amortir sa chute et son crane percuta le tapis de cailloux de plein fouet. Il n’y eu pas de sang, la mort suffisait. Il aurait pu encore errer sans fin dans cette espace illimité… c’était la seule alternative possible, la seule sortie.
[Herr Lehrer... hum, hum... Pour les /*NOM+PRENOM*/, ca doit être remplacé par le nom de famille, mais j'ai pas encore trouvé, triste, non? Une autre note de Herr Schlesswig-Holstein, si le texte est chiant, mauvais, ininteressant ou je sais pas quoi, je veux qu'on me le dise... Autrement, vous continuerez à vous faire chier en lisant mes textes Version TRÈS brouillon v1.0]
Dernière édition par Neil le Ven 25 Déc 2009, 04:03, édité 5 fois |
| | | ~*Reine des Abysses*~
Nombre de messages : 4683 Localisation : *~ là où les corps rencontrent la nuit ~*
| Sujet: Re: Neil vous salue Jeu 10 Déc 2009, 23:43 | |
| Raconte-Nous une histoire!
Raconte-Nous ton histoire...
Celle qui t'a égratignée. Celle qui t'a poussée. Celle qui t'a détruit puis reconstruit. Celle qui t'a porté. D'abord une mère, puis les genoux et les mains. Et les pieds, après tout ça.
Comment survivre à cette déchirure narcissique? Tu n'es pas Nous. Tu n'es pas le monde. Tu vis à Nos dépends. Nous sommes la pluie, le vent. Tu n'es qu'une pauvre tomate dans Notre potager. Et si Nous le décidons, tout peut s'arrêter.
Et après? Et après... Dis-Nous! Tu n'es qu'un parmi des milliers, qu'avons-Nous loupé? A la surface toutes ces plaies, et leurs pansements. Certains peuvent s'écarter, encore, d'autres semblent cicatrisés. Une blessure peut-être réellement cesser de saigner? Nous la grattons, pour voir... Parfois l'écho laissé à l'intérieur est si grand que Nous sommes capables de Nous y engouffrer tout entier.
C'est ainsi que Nous comprenons qui tu es. Les lignes primaires sont fragiles, mais ensuite tout est sutures, soudures, un bricolage de sentiments entremêlés pour mieux ficeler la carcasse. Un chef d'oeuvre abstrait que seul l'auteur n'essaye pas d'interpréter... Alors, tu es libre. Prends la clef, éteins la lumière. C'était une belle histoire... [Bienvenue parmi Nous! Je crois qu'il est temps de te choisir un nom. Pour le reste il me semble que tu as déjà saisi xD Notre compagnie te souhaite un bon séjour (indéfini hein? x) )] |
| | | | Sujet: Re: Neil vous salue | |
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