Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Kaplen yl Tyr's

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Kaplen yl Tyr's
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MessageSujet: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptySam 03 Avr 2010, 23:22

Une douleur lancinante au niveau des tempes, enserrant son crane comme un étau meurtrier, l'impossibilité de faire un seul geste, la tétanie de ses muscles impuissants, et le sol froid, contre son dos. Kaplen ressentait tout cela à la fois, mais n'arrivait à comprendre ce qu'il se passait. Entendait-il des voix? Y avait-il quelqu'un? Non, personne. Le bourdonnement sourd qui emplissait ses oreilles commençait à se tarir et à laisser place au silence... Lourd silence. La lumière... Celle qui le réveillait tous les matins, cette même lumière qui réchauffait son corps et son âme, une lumière, qu'il ne parvenait à voir. Et s'il ouvrait les yeux? Serait-il ébloui? Envahi, blotti, noyé? Ou bien se retrouverait-il dans le noir le plus complet, père de ses frayeurs et terre fertile de l'imagination?

Le jeune homme se risqua à ouvrir un oeil, puis le deuxième. Il ne se trouvait ni dans une source de lumière intarissable ni dans le néant mais dans une pièce exiguë simplement éclairée par une petite lampe de bureau accrochée au dessus d'un miroir. Une lampe? Il en voyait deux, non trois, quatre, cinq... Plus il se concentrait, plus le nombre de lampes augmentait. C'est alors, après un mouvement digne d'un grand contorsionniste, qu'il s'aperçu qu'il n'y avait qu'une seule et unique lampe, rouge, mais que les murs de la pièce étaient tapissés de miroirs. C'est alors qu'il aperçut des images de lui. Elles couvraient tous les murs ente les miroirs, des images depuis sa naissance, jusqu'aujourd'hui. Des choses dont il ne se souvenait pas, des choses qui lui apparaissaient comme des flashs, des images, des gens, des sensations... Ce flot d'information le frappa à la gorge, et lui permit de se relever.

Kaplen s'approcha du mur le plus prêt et dévisagea le miroir. C'était la première fois qu'il se voyait de façon aussi nette, qu'il pouvait apercevoir toutes les teintes de son visage, les nuances de couleur sur ses cheveux, chaque poil qui composait ses sourcils, ou les légères craquelures qui coloraient ses lèvres. Tendant la main vers son reflet, il resta un moment concentré sur le miroir. Ses longs cheveux bruns plongeaient dans l'ombre de ses épaules, et la couleur des murs, du sol et du plafond: une vermeille intense, se reflétait sur sa tête et teintait les nombreuses mèches blanches qui traduisaient ses nombreuses cicatrices et ses combats. Il caressa l'arrête de son nez du bout des doigts, lentement, comme il aimait le faire lorsqu'il réfléchissait. Mais c'est en ce voyant à travers ce miroir qu'il comprit mieux les aspérités qu'ils rencontrait habituellement. Une longue cicatrice barrait son nez et ses pommettes, traversant son visage de part en part et se noyant dans un tatouage à l'encre de sèche, trois petits carrés dessinés à la hâte sur le pont d'un bateau. Les trois petites formes géométriques embrassaient sa peau sous son oeil gauche. Il continua l'expédition de son visage avec son index, traversant sa pommette gauche et les reliefs formés par la cicatrice et les tatouage, puis descendit le long de sa mâchoire, pour atteindre son menton. Les traces du vent et du soleil marquaient son visage et le découpaient en différentes zones nuancées. Le jeune homme avait mâchoire fine et les traits bien dessinés. Il souligna ses yeux de son pouce et essuya un cil qui venait de tomber.
Il avait le regard appuyé, les pupilles noyées dans des iris noires, et des yeux en amande, héritage des peuples nomades qui luttaient tous les jours contre les intempéries et le vent, armés de leurs chevaux comme seule arme de survie.

Le miroir était placé un peu haut. Kaplen n'était en réalité pas très grand. En tout cas moins que les marins avec qui il vivait, des monstres de muscle et de graisse qui se moquaient de sa petite taille et de son corps mince, bien que musclé et travaillé par les journées de mer.
Ses mains étaient celles d'un marin, un homme qui vivait tous les jours au creux des vents salés et sous un soleil reflété par l'infini miroir qu'était l'océan.

Il se retourna et laissa tomber ses mains le long de son corps. Toutes ces représentations de lui même lui donnaient le tournis. Et de nombreuses questions naissaient dans sa tête. Que faisait-il ici? Qu'étaient censé représenter toutes ces images volées de sa propre vie? Quel était le secret de cette pièce étrange? De la qualité de ces miroirs? De sa propre vie? De ses pensées les plus profondes? A chaque fois qu'il croisait une nouvelle image de lui, une nouvelle question apparaissait, prenant place au dessus de toutes les autres, et c'est celle dernière qui retint toute son attention: Qui était-il en réalité?
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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyDim 04 Avr 2010, 15:51

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Paisible reflet, j'observais cet homme au centre de mon royaume. Tranquille et caché, je le regardais découvrir mon empire qui, pour un temps, lui était consacré. Il semblait dérangé par ce qu'on lui avait volé: son apparence. Il était peut-être offusqué, mais cela se voyait peu: on trouvait avant tout de l'inquiétude, de l'indécision. Et puis enfin, il me dévisagea, moi qui l'attendait sagement dans le miroir. Je gardais un temps son visage, ses mimiques, ses expressions, puis des larmes perlèrent à la marée haute du regard que je lui avais pris. Avec un petit sourire, le reflet que j'étais se fit rebelle, décidant de garder la tête droite. Les yeux noirs que je lui avais empruntés commencèrent à changer, devenant mes prunelles d'émeraude et de turquoise. Ils étaient aussi vifs que les siens étaient sombres, son visage sembla soudain percé par deux soleils aqueux. Sans attendre qu'il me regarde, je plaquais mes mains contre la surface insensible de la glace. Aussitôt, mon côté du miroir commença à être envahi par l'eau. La montée était régulière: les chevilles, les genoux puis bientôt les hanches. Sur le liquide, une clé d'un rouge blasphématoire flottait bien qu'elle sembla taillée dans un métal pesant. Mon torse fut noyé, puis mon menton. Je fermais les yeux avant de les rouvrir sous l'eau. Puis enfin, le miroir entier fut saturé d'eau. La clé se mit à couler, et plus elle s'enfonçait plus elle semblait se désagréger. Quand il ne resta rien de l'objet rouge, le miroir éclata, dispersant seulement quelques gouttes d'eau. Comme si tout cela n'avait jamais existé.
Là où je me tenais l'instant d'avant, le passage noire attendait la venue de mon jumeau pour la suite du Chemin.



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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyDim 04 Avr 2010, 18:30

Le reflet qu'il observait depuis un moment commença à se mouvoir sous ses yeux. Incrédule, il leva les bras, et tenta plusieurs grimaces avant de s'apercevoir que l'image qu'il voyait en face de lui n'était plus son propre reflet, mais une entité indépendante qui avait prit son apparence. Son apparence? Impossible, il y avait des dissemblances, il le voyait désormais, et plus encore lorsque l'entité commença à se déplacer.

Elle se mouvait lentement, comme dans de l'eau, avec des geste emplis de grâce et d'attention. Lorsqu'elle avança les main dans sa direction, Kaplen ne put s'empêcher de tendre les siennes de son coté pour pouvoir la toucher. Mais la créature disparaissait lentement de l'autre coté du miroir.
Sa fluide silhouette se trouva entièrement consumée par l'obscurité qui avait envahie le miroir. Un courant d'air caressa le visage de Kaplen et lui indiqua la disparition du miroir. Hésitant, il avança son bras en direction de ce qui était auparavant son reflet et qui était devenu un espace avalé par le néant.

Son bras disparu à travers l'obscurité. Il sursauta et se recula rapidement. Son bras, fidèle extension de lui même, était toujours à sa place, sa peau teinte par les reflets rougeoyants de la salle. Mais l'espace face à lui l'intriguait, l'attirait même. Prenant sa respiration, comme s'il allait se retrouver en plein milieu des étoiles, Kaplen ferma les yeux et traversa la frontière obscure.

Une sueur froide traversa son dos et le fit frissonner, mais c'est tout ce qu'il ressentit. L'absence de sensation, il avait l'impression de flotter dans une eau invisible, comme en apesanteur au dessus de la terre, il perdait toute notion de sensation physique, de ressentit, de chaleur, de fraicheur et d'intégrité corporelle. Ne subsistait, dans ce néant ravageur, que son esprit et ses pensées.

Plus le jeune homme avançait, plus il avait l'impression que son esprit se détachait de son corps. Il allait faire un nouveau pas lorsqu'il sentit une surface dure devant lui, impénétrable. Un mur? Ainsi se trouvait-il dans une nouvelle salle. Que faire? Quel était le but de ces étranges épreuves, où était-il?

*Qu'est-ce que la vie?*
Trois clochettes, un bruit pur et tamisé par l'absence de volume, puis une voix, une? Non. Plusieurs? Il ne savait pas. Se retournant dans l'espoir de trouver la source des voix, il fut rapidement assailli par une myriade de questions plus étonnantes les unes que les autres.
*Qu'est-ce que la mort? Qu'est-ce que le destin? Qu'est-ce que les sentiments? Qui es-tu? D'où viens-tu? Où va-tu?*
N'allaient-elles donc jamais se taire?

-Vous voulez une réponse c'est ça?
Sa voix, sa propre voix, étonnamment grave en comparaison aux échos sibyllins qui s'élevaient à travers la pièce tels des sons de cloches. Grave mais sans aspérités, en comparaison à son visage marqué par les cicatrices.
*Pourquoi toujours chercher une réponse à ce qui t'entoure?*
Une réponse? Son esprit cartésien prenait le dessus. Il avait toujours besoin de connaitre la raison de tout ce qui l'entourait. Toutes ces questions qu'il se posait, sur la nature des choses, sur leur fonctionnement...

-Chercher n'est-il pas le propre de l'homme?
*Chercher ou trouver?*
-N'est-ce pas en cherchant que l'on trouve?
*Ta curiosité te perdra... Mais ne t'a t'elle pas déjà perdue?*
Qu'entendaient-ils par la? Sa curiosité? Le fait de toujours vouloir savoir ce qu'il se passait autour de lui, les réponses à ses questions...
-Si, par plusieurs fois, mais plus que ça, elle m'a également sauvé la vie. Sans elle je ne serais plus là. Si la curiosité est un défaut, c'est aussi le plus beau de tous les présents et de tous les vices.

Silence. Silence. Silence. Les échos des voix semblaient s'éterniser dans son esprit alors qu'ils ne pouvaient exister dans cette pièce exigüe. L'attente, longue, interminable dans le noir complet. Kaplen commença à se balancer sur ses jambes, engourdies par l'inaction. Des fils de petits insectes traversaient ses jambes au sein de ses veines et le démangeaient désagréablement.
*La patience est-elle une qualité?*
-Je n'en ai jamais été importuné, bien au contraire si c'est ce que vous entendez.
*L'amour est-elle une qualité?*
-Qu'est-ce que l'amour?
*l'attachement à autrui est-il une aliénation?*
-Je ne m'attache plus, l'amour m'incommode, m'insupporte et me fait souffrir. Je préfère souffrir le fait de vivre seul toujours, que celui de perdre une partie de moi un jour.

Patience, désengagement, curiosité, intelligence, refus d'attachement... Ces voix n'étaient ainsi que les propres échos de sa pensée. Elles l'englobaient, le maintenaient et lui permettaient de se soutenir dans ce noir complet. La peur du noir, il avait peur du noir! Les voix s'étaient tues, et l'angoisse commençait à monter.
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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyDim 04 Avr 2010, 18:44

Kaplen yl Tyr's Lvresfh2

Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Ils se butent a nos mots, n'en comprennent pas le sens ou refusent de le comprendre.
A peine cet homme arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée. Je suis déception, consternation, incompréhension. Encore et encore.
Mais son silence et puis ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés hurlent, se débattent, se cognent aux murs et balbutient, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur, incapables de comprendre ce que l'on attend d'eux. Mais pour lui, nos propos passent, coulent, et il en cherche le sens.
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'ils acceptent la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de cet être. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.



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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyLun 05 Avr 2010, 18:00

Le noir, toujours ce noir, et cette obscurité malsaine qui l'entourait. Kaplen la sentait sur lui comme un serpent avide qui faisait hérisser ses poils et frissonner son corps. Il la sentait effleurer son visage, faire affront au silence, au bruit, aux odeurs, à la vie... Le noir n'est-il pas la couleur qui absorbe toutes les autres? Ses peurs les plus primaires revenaient au grand galop comme des chevaux affamés et commençaient à se frayer un chemin à travers ses pensées lucides. Il repensa à la phrase que les voix avaient prononcées quelque temps auparavant...
*L'attachement à autrui est-il une aliénation?*
Il n'en avait la réponse, mais ce dont il était certain, c'est que les peurs les plus primaires en étaient une. Et celle ci commençait à le brider, sous un harnachement de sensations extrêmes, un gout de métal dans la bouche, son corps, revenu à la charge, l'éloignait de la liberté.

Puis soudain apparut devant lui une lumière, tout d'abord incertaine, hésitante, minuscule... Puis elle se mit à grandir et à prendre en intensité, pour devenir une flot lumineux plus grand que lui de forme rectangulaire. L'exacte opposé du dernier couloir qu'il avait traversé. Il allait se jeter dans la lumière lorsqu'il s'arrêta, sceptique. N'était-ce pas un piège? Une nouvelle façon de le replonger dans le néant? Dans l'obscurité? Un simple coup d'oeil derrière fit disparaitre cette idée saugrenue, et c'est pleinement qu'il se jeta dans la source lumineuse.

C'est en marchant qu'il s'aperçu qu'il avait de l'eau jusqu'à mi mollet. Le liquide transparent freinait ses mouvements et lui demandait plus d'efforts. La vive luminosité qui baignait la pièce se reflétait dans l'eau comme un miroir. Baissant la tête, Kaplen aperçut son reflet déformé par les rides de l'eau. Son image dérivait au fil des vagues initiées par ses pas.

Si ce qu'il pouvait apercevoir au départ était son propre reflet, il se trouva rapidement que ce dernier se métamorphosait au fil de son avancée. N'était-ce un paysage qu'il voyait la? Une autre personne? Un jeune garçon? Attiré par les images qui se déroulaient sous ses yeux, le jeune homme se baissa et se concentra sur les ombres translucides qui se mouvaient devant lui.

Première scène, premiers instants. Un bébé emmitouflé dans un linge imbibé de sang, un homme haletant, disparaissant dans l'obscurité, les larmes aux yeux. Une transaction, de l'argent... Un deuxième homme, beaucoup plus grand, le visage couturé de cicatrices et de tatouages. Un bateau, plus loin l'océan et la lune comme un grand oeil blanc surveillant l'étendue tranquille.

Deuxième scène, un peu plus loin sur sa gauche, dérivant au gré du courant, plusieurs années plus tard. Un jeune garçon joue dans le sable avec des algues et des morceaux de bois flotté. L'homme aux cicatrices ne le quitte pas des yeux et semble le couver comme s'il était la chose la plus précieuse qui lui appartenait. Le petit garçon se relève, se frotte les mains pleines de sable avant de les porter à sa bouche et se dirige vers l'homme en courant et en riant. Ce dernier ouvre grand les bras et le porte jusqu'à ses épaules. Il se tourne et se dirige lentement vers un grand navire à la proue sculptée par une main d'artiste. D'autres hommes l'accompagnent, des montagnes de muscles qui regardent le petit garçon aux yeux bridés et au teint halé avec défiance et jalousie.

Kaplen releva la tête. Son passé défilait devant ses yeux à la vitesse du courant et plus il avançait dans la pièce, plus les scènes devenaient récentes, montrant des passages de sa vie qu'il croyait avoir oublié.

Quatrième scène, peu de temps après. Le même petit garçon, le corps couvert de sang et de poudre, assis au milieu du pont et des combats, pousse un hurlement de tristesse. De nombreux hommes se tournent dans sa direction. Les ennemis le voient comme un gène, son propre camp va pouvoir enfin apprécier sa vengeance sur le petit être roi. Le capitaine mort, c'est l'anarchie sur le pont, on cesse les combats et on discute son sort. Certains proposent une mort lente, d'autres une noyade au fond de l'eau, ou un repas aux requins. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que tout est de sa faute, que tout est la faute à sa curiosité sans faille. Finalement l'enfant se lève et se dirige lentement vers l'océan. Sans un bruit, il escalade la rambarde et se jette dans l'eau glacée. Ne sachant pas nager, il commence par se débattre, avant de s'apercevoir que le combat est vainement perdu. Le petit garçon décide alors de se laisser aller, se plaçant sur le dos afin de ressembler à une méduse, et se laissant dériver le long du courant.

Cinquième scène, le jeune garçon est devenu un adolescent qui travail comme mousse sur un bâtiment militaire. Les règles sont strictes, et son physique mal perçu. Malgré les brimades et les moqueries, le jeune homme fait front. Son sauveteur est toujours là près de lui et ne le quitte pas des yeux. C'est un homme bien présenté aux manières de diplomate. Mais si son rang demande cette apparence, seul le jeune homme connait la véritable identité de cet homme et ses aspirations secrètes.

Sixième scène, première découverte. Le diplomate a offert de l'argent au jeune homme.
-Tu te dirigera vers cette maison et tu demandera Delphine de ma part, elle s'occupera de toi.
Première fois pour lui, première fois pour elle. Sa virginité conservée contre de l'argent, perdue pour de l'argent, l'attirance du corps étranger et jeune. Nuit de plaisir et aussi nuit de meurtre, le diplomate succombe sous des coups de couteau et le jeune homme se retrouve seul. Il quitte l'armée et erre sur le port pendant un temps. S'enchainent bagarres, combats et lutte pour sa survie. Un énorme navire accoste au port pour faire de l'eau. Le jeune homme y demande le travail, son état fait pitié, son origine rebute, mais son parcours attire. Gagné, il embarque pour un long voyage.

Septième scène, le capitaine du navire aime le jeune homme. Les corvées disparaissent de ses journées, et son calme, son esprit vif, ainsi que sa patience le permettent de se faire apprécier de tout l'équipage. On se plait à lui offrir des choses contre des idées, des remarques qui améliorent la vie sur le pont. Un des matelots est un artiste. Il lui tatoue trois petits rectangles sous l'oeil gauche, symbole de pureté d'après lui. Une attaque de pirates, la marchandise volée, le jeune homme se bat et récolte une cicatrice sur le nez. Il est enlevé par l'équipage et retrouve les hommes qui ont essayé de le tuer plusieurs années auparavant.

Huitième scène, scène de réponses, de révélations. L'équipage ne le reconnait pas, mais lui cherche des réponses. Jeté au fond de la cale avec l'équipage du navire marchand, il rumine sa vengeance de cette association malsaine entre princes de la mer. Par une nuit de tempête, il se fait ouvrir la trappe de la cale par un homme qui l'a reconnu et qui le soutient.
-Ton père était un homme admirable, si tu veux te venger, je veux bien t'accompagner.
Toute sorte de poissons, petits et gros se ruent sur la surface. C'est un bain de sang. Trois hommes sont égorgés au dessus du pont, certains se battent, contre cet ennemi invisible qui les force à se jeter au dessus du pont.
-Laissons, il y a déjà eu assez de sang versé.
Dans l'ancienne cabine de son père, le jeune homme attends. Une arme à la main, il surveille patiemment cet homme qui dort devant lui. Du bruit, quelqu'un qui frappe à la porte, l'homme se réveille.
-Que se passe....? Vous? Comment?
Il regarde celui qui a aidé le jeune homme.
-Traitre!
Le jeune homme sourit, et montre sa main.
-Vous souvenez vous de moi? De mon père, de celui a qui vous avez salement volé la place... Pensez-vous au nombre de vie que vous avez détruites? Vous mériteriez de souffrir pendant cent lunes... Et vous tuer ne serait pas une délivrance pour mon esprit. Je veux des réponses...
L'homme se lève, montre ses poings, mais les armes à feu l'en dissuadent rapidement.
-Des réponses... Juste des réponses...
-Que veux tu savoir?
-Qui était mon père? Qui êtes vous? Pourquoi avez-vous fait ça? Qui était ma mère? Pourquoi suis-je différent?
L'homme répond à chacune de ses questions, doucement, tranquille.

Les images disparaissent, ne subsiste que la lumière, cette lumière intense qui le baigne et le réchauffe. Kaplen touche la surface argentée et soupire. Ces expériences ont dérangé toutes ses pensées. C'est un combat dans sa tête, une véritable bataille entre ses sentiments et sa raison.
Ainsi voici qui il est vraiment.
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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyLun 05 Avr 2010, 20:58


Kaplen yl Tyr's Coeur2lu8

Voir ces gens revivre leur passé, se souvenir, regretter, vouloir oublier... C'était mon opium. Pire qu'un vampire attendant du sang nouveau, pire qu'un junkie réclamant sa dose. Il me fallait des vies à défleurer, des souvenirs, des enfances malheureuses, des amours contrariés, des proches morts, des combats, des réussites et des échecs. Je m'en contentais, faute de n'avoir une vie qui me soit propre. Je vivais par procuration, j'essayais d'imaginer la douleur ou le bonheur. Des termes tellement lointains pour le passeur que je suis.
Celui-ci avait une flopée de souvenirs a montrer comme tous les autres. Cette pointe de jalousie me taraudait tandis que je revivais avec lui ces sombres tranches de vie. Je savourais ses moments de vie romanesques, mais j'appréciais encore plus de contempler ce visage étrange tiraillé par le goût amer des regrets et des chagrins...
Lorsque tout s'apaisa et que l'homme décida de se laisser aller, je déclenchais la fin, un peu a regrets, comme à chaque Nouveau Départ.

Apparaissant dans une serrure inexistante jusque là, sur le mur, une petite clé blanche apparut. Ma main invisible s'occupe de la tourner. C'est comme avoir placer son coeur de glace au dessus d'une flamme. Je suis satisfait.
Une ouverture apparait et toute l'eau s'y deverse, entrainant la jeune créature...



Kaplen yl Tyr's Clblancheyq8


Et bien voilà, tu as fini ton entrée, tu es validé, félicitations!
Tu peux désormais commencer le vrai RP !
Pour cela tu peux te diriger vers le sujet "Qui cherche trouve" dans l'Espace membres/admins, et faire une demande, ou consulter celles qui y sont déjà. Tu peux également envoyer des MP aux autres joueurs, ou des fois en discuter avec eux dans le flood!

En parlant du flood, tu y es evidemment le bienvenue, tout comme dans la miaou-box. N'hésite pas à nous y rejoindre, on adore ça.
Si besoin, tu sais que tu peux m'envoyer un MP, ainsi qu'aux modo.

Bon jeu =D
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MessageSujet: Re: Kaplen yl Tyr's   Kaplen yl Tyr's EmptyMar 06 Avr 2010, 02:49

merci Very Happy
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