Plusieurs nuits déjà, et Elfira faisait toujours ce même rêve étrange, une brume opaque ...un sol humide et une silhouette qui l'invitait à la suivre sans que pourtant elle puisse le faire, car à chaque fois où elle croyait y parvenir, tout s'effacer et elle se réveillait en sursaut dans son lit, où dormait son compagnon. La jeune femme repensait à ce rêve en préparant le petit déjeuner, elle ignorait ce qu'il pouvait bien signifié...Tom la tira de ses réflexions en l'embrassant dans le cou.
-Bonjour ma puce, tu as bien dormi ?
-Euh oui, merveilleusement !
Elle refusait encore à lui faire partager ses songes, qui probablement n'étaient pas grand chose qu'une illusion qui passeraient avec le temps. La journée commença , et Elfira oublia ses aventures nocturnes. Aujourd'hui elle devait comme tout le mercredi allait à l'orphelinat où elle donnait un coup de main pour organiser des activités pour les enfants. Pour cette occasion, elle se revêtit d'un pantalon de toile beige et d'un pull-over vert avec col roulé, elle ramena ses cheveux bruns en une queue de cheval à l'aide d'un gros chouchou noir. La jeune femme s'amusa quelques secondes à s'admirer dans son miroir, sa taille était toujours svelte et mince.
Mais son reflet se brouilla, elle s'approcha de la surface polie croyant au début à un reflet de son imagination débordante. Le miroir en apparence avait tout d'un miroir normale, sauf que la glace avait disparu pour laisser place à une surface se mouvant de petites spirales qui partaient du centre. Elfira n'était plus qu'à quelques mètres de cette soudaine manifestation, sa conscience lui criait de reculer, mais sa curiosité la poussait à avancer encore, jusqu'à ce que sa main touche cette étrange texture. Le contact fut bref et la jeune femme tout d'abord ne sentit qu'une sensation de fluidité, elle voulut alors après ce constat retirer sa main mais .... le miroir ne semblait pas de cet avis, un trou noir se formait dans le centre de l'objet et Elfira vit une autre main pâle attraper la sienne, elle poussa un cri de frayeur...alors que cette main qui venait de nulle part, semblant n'avoir aucun corps auquel se rattacher, la tirait vers le miroir, la jeune femme tenta de résister en se tenant à son lit, mais cette main étrangère avait une puissance supérieur à la sienne et gagna la manche.
Dés lors ce fut comme dans son rêve, une chute longue dans un couloir verticale où les paysages se succédaient sans s'arrêter. Elle vit défiler devant ses yeux les plus grands monument du monde : la tour Eiffel, Pise, les pyramides, la statue de la liberté...Avant que tout ne devient noir et que sa chute ne devienne plus brut et plus rapide, elle cria et essaya de se rattraper à quelque chose de consistant...mais rien ne semblait pouvoir la sauver. Elle priait pour qu'elle fut encore endormie, et qu'elle se réveillerait bientôt...
Hélas il en fut autrement, elle tomba sur une sorte d'embarcation. Plus exactement sur un radeau fait de bois en or...Elle trouva ça bizarre, mais quitta son observation quand elle se rendit compte que le radeau avançait sur l'eau à contre courant..la brume était là, Elfira reconnaissait à partir de là vraiment son rêve qu'elle préféra dés cet instant de qualifié de cauchemard. La barque d'or fila sur les flots.La jeune femme restait debout au milieu et avait peur de bouger, sait-on jamais si ce radeau ne pouvait pas chavirer.
L'embarcation toucha le sol sans que la jeune femme n'ai vu cette terre ou plutôt ce sable et ses vagues qui se mouillaient dessus. Elle descendit du radeau et regarda autour d'elle, la brume y était moins dense mais elle ne voyait goutte. Elle avança donc à l'aveuglette...espérant trouver quelqu'un qui saurait l'aider, lui dire comment retourner là d'où elle venait. Elle marcha ainsi sans rencontrer d'obstacles pendant une ou deux heures, pour enfin franchir une sorte de barrière, où la brume disparut complètement pour laisser place à un paysage de rêve, un soleil brillant et une verdure verte et bien présente. C'est là qu'Elfira compris qu'elle ne révait pas, mais que tout était bien réel. Elle se laissa tomber à genoux et se mit à pleurer, une évidence venait à son esprit, plus jamais elle ne reverrait ceux qu'elle aimait, ses parents, Tom et ces enfants qui comptaient sur elle.
Elle pleura un long moment, avant de se rendre à l'évidence, pleurer ne servait à rien. Elle se releva et prit un chemin de terre à travers une forêt. Elle trouva à la lisière de l'autre coté , un village...Sa marche avait duré trois heures et elle avait faim...mais quand elle frappa à une maison, elle trouva porte close. et il en fut ainsi pour toutes les autres habitations ou commerces, mais où étaient les villageois. A bout de nerf et de fatigue, la jeune femme, égaré et désorienté, affamé et assoiffée trouva refuge dans une grange où par chance était étalée de la paille, elle s'y coucha et ferma les yeux. Peut être est ce que tout ferait machine arrière...