Parce qu'il faut bien déconner un peu [Kaleya]

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Par réflexe, Kaleya jeta un regard par-dessus son épaule. Il lui sembla distinguer des points lumineux ondoyants, au loin. Les recherches avaient peut-être déjà commencé.

« Tu as raison, acquiesça-t-elle. Marcher plus longtemps ne me dérange pas. Mais je ne suis pas sûre que continuer sur la plage soit très intelligent, dans ce cas : les traces de pas, ça reste. »

C’était tellement logique qu’elle fut surprise qu’elles n’y aient pas pensé avant.

- Bien vu.

Les pas qu’elles laissaient dans le sable creusaient suffisamment pour ne pas disparaitre sous le vent. Sans réfléchir bien longtemps, il était facile de les suivre. Il fallait donc quitter la plage ? De toute façon, le sable laissait bientôt place à un amas de rochers infranchissable. Elles laissèrent l’océan et entrèrent dans une forêt de pins disparates.

- Si on veut s’en sortir, il faut les avoir à l’usure : s’arrêter après eux, repartir avant…

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« On devrait y arriver, sourit Kaleya avec un léger amusement. Mais repartir où, après ? Il faudra bien revenir sur nos pas, à moins qu’on s’éloigne toujours plus loin de la ville. »

L’idée ne la dérangeait pas plus que ça mais elle doutait que ça soit la meilleure chose à faire. De plus elle savait que la fatigue finirait par les ralentir. Et s’ils étaient à chevaux, elles devraient se résigner à se cacher...

- Evitons Reilor, même si on y retourne pas, c’est pas grave… tant pis pour l’or que j’ai laissé au forgeron. Si on veut s’en sortir, il ne faut pas faire demi-tour, et se cacher dès qu’on s’arrête.

Balsa marchait toujours d’un bon pas, songeuse. Elle regardait tour à tour le sol, pour ne pas s’entraver, et Kaleya. Elle hésita et finit par proposer :

- On est lancées vers l’ouest… On va jusqu’à la frontière ?

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Kaleya sentit malgré elle un large sourire se dessiner sur son visage. L’idée ne lui semblait pas plus raisonnable qu’avant mais finalement, c’était ce qui la rendait intéressante. Et elle était contente de pouvoir passer plus de temps avec Balsa

« ça marche ! » lança-t-elle joyeusement.

Comme motivées par ce nouvel objectif, elles accélèrent la cadence. Les minutes et la route défilaient jusqu’à perdre de leur sens. Elles étaient déjà bien loin de la ville.

C’était rien de le dire… Elles marchèrent effectivement pendant plusieurs heures. Les plaies sur les bras de Balsa la brûlaient, rongées par le sel. Elles firent une pause au bord d’un petit ruisseau dont elles franchirent le cours, rinçant leurs blessures et se rafraichissant. Les muscles se faisaient insupportablement douloureux, les paupières tombaient sur ses yeux et la chimère du se résoudre à s’arrêter, tombant de fatigue.

- Je crois qu’on s’est embarquées dans une sacrée galère.

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Hébétée, Kaleya prit conscience de l’intense sentiment d’inconfort qu’elle ressentait. Ses blessures l’élançaient affreusement, et elle avait rapidement constaté dans le ruisseau qu’elle avait perdu une quantité non négligeable de sang. Et elle avait froid. Elle acquiesça aux paroles de Balsa, lointaine et se laissa quasiment tomber au sol.

« Galère intéressante, tout de même...» murmura-t-elle.

Après le long silence qui suivit, alors que le sommeil l’emportait déjà, elle marmonna :

« On s’arrête ici... »

La chimère retira sa cape et l’étala soigneusement sur le sol mousseux de la forêt. Elle s’installa sur ce lit de fortune, pliant la capuche en une sorte d’oreiller peu efficace.

- La première levée réveille l’autre ?

Balsa s’allongea et passa sur elle une partie du tissu de sa cape, se couvrant du mieux possible. Le sommeil la gagnait.

- Tu sais… on a beau s’être mises dans de beaux draps, je suis contente qu’on soit ensemble.

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Kaleya acquiesça et enfila son haut avant de s’installer sans le moindre confort à même le sol. Elle croisa ses bras derrière la tête puis chercha une zone correcte entre les racines et les pierres où dormir.

Un sourire apparut sur son visage aux paroles de Balsa :

« Moi aussi ! Les galères dans ces conditions-là, ça me plaît bien, finalement. »

Elle rit doucement et, curieusement émue, finit par murmurer :

« Alors... bonne nuit, Balsa. À demain. »

Spoiler:

Les derniers mots de la neko résonnèrent longtemps dans les oreilles de Balsa, ramenant à la surface des souvenirs doux. Elle se tourna sur le côté et dit dans un sourire :

- A demain, Kaleya. Dors bien.

Elle fut bientôt dans le pays des songes, où se dessinèrent les scènes d’un avenir à deux pour la première fois depuis bien longtemps. Au loin, un hibou hulula dans l’ombre de la forêt. La nuit passait, calme et silencieuse.

» Parce que finalement... non rien ! DANS MES BRAS ! [Balsa]
» Kaleya Lhil
» Rencontres, piraterie et découverte [Kaleya et Pampelune]
» Le réveil du Grand Méchant Loup... [ Kaleya ]
» Dernier jour de marche vers l'ouest [Kaleya, Hybris]

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